ALGER- La 17e Conférence de l’Union des parlements des Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique (UPCI), dont les travaux ont pris fin lundi soir à Alger, a été sanctionnée par la « Déclaration d’Alger » qui a mis en avant le soutien à la revendication concernant l’obtention par la Palestine de la qualité de membre à part entière aux Nations Unies (ONU) tout en appelant la communauté internationale à une « action urgente » pour la protection des civils palestiniens et de leur lieux saints.
Les participants à cette session organisée sous le slogan « Le monde musulman et les enjeux de la modernisation et du développement », ont mis l’accent sur « le soutien indéfectible à la cause palestinienne et la préservation d’Al-Qods ainsi que leur soutien au peuple palestinien pour recouvrer ses droits légitimes intangibles, son droit à l’autodétermination et son droit au retour à sa terre ».
La déclaration a affirmé la « revendication concernant l’obtention par la Palestine de la qualité de membre à part entière au sein de l’ONU tout en rappelant la résolution adoptée par l’Assemblée générale (AG) de l’ONU appelant la Cour internationale de justice à émettre un avis consultatif sur l’occupation sioniste.
Les participants ont appelé la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité à « assumer sa responsabilité et à agir en urgence pour assurer la sécurité des civiles palestiniens et préserver leurs droits et libertés essentiels ainsi que leurs lieux saints conformément à la légalité internationale ».
Du côté palestinien, l’Union a appelé les factions palestiniennes au « respect de la Déclaration d’Alger et à la poursuite de leurs efforts pour faire face, ensemble, aux politiques de l’entité sioniste et ses pratiques illégales notamment ses violations contre la Mosquée d’Al-Aqsa en sus des violences contre les fidèles désarmés ».
Ils ont plaidé, dans ce sens, à « l’arrêt immédiat de la violation par les sionistes au droit international, la levée de l’embargo imposé à Ghaza ainsi que la suspension de toutes les activités expansionnistes mettant fin à l’oppression exercée contre les civiles palestiniens ».
Les participants à la conférence ont salué la signature par les factions palestiniennes de la « Déclaration d’Alger » ayant sanctionné la conférence de rassemblement des rangs palestiniens tenue sous le haut patronage du Président de la République le 13 octobre 2022, soulignant que cette initiative avait permis de « mettre fin à une division qui a perduré et de constituer une plateforme solide pour réaliser l’unité palestinienne ».
Par ailleurs, les participants ont souligné à travers ce document « l’importance de renforcer l’action commune pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui guettent la paix et la sécurité
mondiales », réitérant leur appel à « consolider la coopération internationale et régionale entre les pays membres en matière de lutte contre le terrorisme par la mise en place d’une stratégie globale de lutte efficace contre ce fléau ».
Ils ont appelé aussi au « respect des spécificités culturelles et civilisationnelles de chaque société et au rejet de tout comportement ou pratiques étrangers ».
Le document a salué « l’initiative de l’Algérie qui a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies pour l’institution de la journée internationale +du vivre ensemble en paix+, célébrée le 16 mai de chaque année ».
Dans le même sillage, les participants ont mis en avant l’adoption par l’AG de la décision du Pakistan au nom de l’OCI en instituant le 15 mars journée nationale de lutte contre l’islamophobie en vue de « renforcer le dialogue universelle pour la diffusion de la culture de tolérance et de paix sur tous les plans dans le cadre du respect des droits de l’Homme et de la diversité des religions et des croyances ».
Par ailleurs, l’UPCI a condamné vigoureusement les actes de profanation d’exemplaires du Saint Coran en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas, qui constituent « un crime abjecte contre les lieux saints des musulmans sous couvert de la liberté d’expression ».
« Nous condamnons ces pratiques barbares qui sont en contradiction avec toutes les valeurs et les principes humanitaires et moraux. Nous appelons l’OCI à prendre les mesures nécessaires pour répondre à ces provocations et formuler des recommandations à ce propos », lit-on dans le document.
Concernant la crise des réfugiés et des migrants, les participants ont insisté sur l’impératif de trouver « une solution immédiate » à cette crise qui constitue « une menace pour la paix et la sécurité internationales », et ce, à travers « la satisfaction des besoins des pays d’origine des migrants en ce qui concerne l’accès aux différents services essentiels, tel que le raccordement à l’eau et à l’électricité ».
Concernant le développement durable, la « Déclaration d’Alger » a appelé la communauté internationale à « œuvrer ensemble en vue de renforcer la coopération internationale et accélérer la concrétisation de ses objectifs », et ce, afin de « répondre de manière appropriée aux besoins des pays en voie de développement, notamment ceux qui souffrent de la crise alimentaire, des changements climatiques, de la perte de la biodiversité et de désertification, en sus des autres formes de dégradation environnementale ».
S’agissant de la lutte contre les changements climatiques, les participants ont insisté sur l’importance de prendre des mesures « concrètes et ambitieuses » dans ce sens, « tout en tenant compte du principe des responsabilités communes mais différenciées, des conditions nationales et des potentialités de chaque pays ».
Ils ont appelé, en outre, à « la prise en charge des préoccupations des pays en voie de développement impactés par les conséquences négatives des changements climatiques, notamment à travers l’appui financier et technique adéquat et suffisant fourni par mes pays développés ».
L’accent a été mis sur « le soutien de toute initiative internationale visant à lutter contre toute forme de dégradation de l’environnement » et sur « l’importance de la coopération et de la solidarité internationales pour endiguer les différents types de pandémies et contenir, voire réduire leurs retombées, à travers des activités coordonnées et globales garantissant l’accès de tous aux technologies indispensables dans les domaines de la santé, des soins et des médicaments pour lutter contre la pandémie du Covid-19, et répondre aux autres crises* sanitaires et garantir l’accès de tous à la vaccination, notamment les pays en voie du développement ».
Il a également été décidé de « créer une commission des amis du président de l’Union », composée de la troïka et de trois membres, chacun représentant un groupe géographique (Africain, asiatique et arabe), en plus du secrétaire général, dont l’objectif suprême est de « contribuer à l’instauration de la concorde et à la protection des intérêts de la nation musulmane ».
Le document a annoncé le lancement d’une stratégie de coopération entre les pays membres en matière de sécurité cybernétique pour renforcer la sécurité intellectuelle des pays du monde musulman, outre la création d’un Centre des études et recherches sur l’immunité intellectuelle musulmane en Algérie avec pour mission « la protection du legs intellectuel musulman contre toute atteinte ciblant ses fondements ou visant à remettre en cause ses bases solides ».
Le document a annoncé, en outre, l’entame de la création d’un incubateur des start-up, dont le but est de « promouvoir les projets innovants en faveur des jeunes ».