ALGER – Le dossier de la préservation de la Mémoire fait l’objet d’une attention particulière de la part des plus hautes autorités du pays qui œuvrent à mettre en valeur ce volet, considéré comme un repère et une référence pour les futures générations, appelées à contribuer à l’édification d’une Algérie fidèle au serment des chouhada, une Algérie nouvelle, forte et souveraine.
Soixante ans après le recouvrement de l’indépendance, l’intérêt accordé au dossier de la Mémoire, qui est inscrit parmi les priorités des 54 engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, reflète la forte volonté politique de traiter cet élément fondamental de l’identité nationale dans le discernement et la clairvoyance, tout en continuant de recueillir les témoignages des moudjahidine, lesquels demeurent des repères devant inspirer les futures générations.
A cet égard, le Président Tebboune avait donné des instructions fermes à l’effet d’accorder au dossier de la Mémoire, avec ses dimensions nationales, la place qui lui sied à travers le lancement, en coordination avec les ministères des Moudjahidine, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Culture, des concours au niveau national dans les milieux éducatifs pour ancrer pédagogiquement l’esprit du patriotisme et du nationalisme.
En ce sens, le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit s’attèle à élaborer une série de textes législatifs, dont un avant-projet de loi relatif à l’institution de journées nationales liées à la résistance populaire, au Mouvement national et à la glorieuse Révolution de novembre.
A travers ce projet, il a été procédé à l’introduction de toutes les journées et fêtes nationales adoptées et d’autres suggestions pour immortaliser des journées et des évènements-phares de l’Histoire du pays et ce, en plus de l’introduction des dates de ces journées en tant que journées nationales.
Dans le même sillage, le ministère des Moudjahidine a relevé avoir recueilli, jusqu’à présent, quelque 36.000 témoignages, soit 28.000 heures d’enregistrement auxquels s’ajoutent d’autres témoignages recueillis et archivés au niveau de la Radio et de la Télévision nationales.
C’est dans cet esprit, celui de préserver la Mémoire, que le Président Tebboune a décidé de décréter en 2021 l’observation d’une minute de silence, le 17 octobre de chaque année, à travers tout le territoire national, à la mémoire des victimes algériennes des massacres du 17 octobre 1961 perpétrés à Paris par la police française. Un crime d’Etat ayant fait des centaines de victimes, exécutées sommairement par balles, jetées dans la Seine ou battues à mort.
Une année auparavant, le Président de la République avait décidé également d’instituer une journée nationale de la Mémoire à l’occasion du 75ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945, une infamie qui marque la répression sanglante et sauvage contre des Algériens, sortis manifester pacifiquement pour revendiquer leur droit légitime à la liberté et l’indépendance. La réponse du colonisateur a été sanglante et s’était soldée par un véritable génocide ayant fait quelque 45.000 victimes, massacrées par les forces coloniales et leurs milices à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres villes du pays.
Dans le même contexte et à l’occasion de l’institution de la Journée nationale de la Mémoire, une chaîne de télévision, spécialisée dans l’Histoire de la Révolution et de la lutte contre le colonialisme, a été lancée. Il s’agit de la chaîne « Dhakira » qui diffuse ses programmes depuis 2020.
La restitution des archives demeure également une priorité pour l’Algérie, d’autant plus que le Président Tebboune a toujours insisté sur ce volet, réclamant avec insistance la récupération de la totalité des archives qui se trouvent en France, relatives à la Résistance populaire, le Mouvement national et à la Guerre de libération nationale.
L’Algérie qui a toujours insisté, auprès de la France, sur la nécessité de mettre toute la lumière sur les dossiers liés à la Mémoire, a réussi à récupérer, en juillet 2020, les restes mortuaires de 24 héros de la résistance populaire contre le colonialisme, qui sont restés pendant 170 ans conservés au Musée d’histoire naturelle de Paris. L’Etat algérien est déterminé à poursuivre l’opération jusqu’au rapatriement de l’ensemble des restes des résistants algériens se trouvant à l’étranger afin qu’ils soient enterrés dans la terre où ils sont nés et pour laquelle ils se sont sacrifiés.
L’Algérie a également rendu un hommage poignant aux Algériens déportés par la France coloniale dans des contrées lointaines, notamment en Calédonie. Les familles et les petits enfants de ces déportés sont toujours meurtris par ce crime abject commis par le colonisateurs contre des Algériens ayant combattu le colonialisme.
C’est en hommage à ces déportés que le Président Tebboune avait inauguré une fresque murale pour exprimer la reconnaissance des Algériens et leur fidélité à leurs frères déportés en Nouvelle Calédonie, Guyane (Amérique du Sud), Marguerittes (France), les pays du levant et Brazzaville (Afrique).
Le président de la République a également inauguré, à l’occasion des festivités célébrant le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, la stèle commémorative « Jalon de la liberté » à Sidi Fredj, symbolisant le lever de l’emblème de l’Algérie indépendante.
La stèle symbolise l’endroit où a été hissé le drapeau de l’Algérie indépendante par le héros de la Révolution, le colonel Si Mohand Oulhadj, à la place du drapeau français au port de Sidi Fredj.
Toujours à l’occasion du 60èème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, le Président Tebboune a inauguré au niveau de l’esplanade de Riadh El Feth (Alger) une stèle dédiée aux « Amis de la Révolution algérienne ». Ornée de la mention « Amis de la Révolution : frères de lutte, gratitude éternelle », cette stèle comporte les noms des étrangers amis de la glorieuse Révolution de libération nationale.
Une manière pour l’Algérie indépendante d’exprimer toute sa reconnaissance à tous ceux qui l’ont soutenue durant la glorieuse Guerre de libération. En ce sens, la célébration de ce 60ème anniversaire aura permis de rendre hommage, mais de réhabiliter également, tous ceux qui ont soutenu l’Algérie, de près ou de loin, dans sa lutte pour l’indépendance.